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La venue d’un petit frère ou d’une petite sœur au sein de la famille est une fameuse aventure, non seulement pour les parents mais également pour le grand frère/la grande sœur qui était, jusque-là, enfant unique.
Chez nous, c'etait en 2017 avec la venue d’Augustine. Victoire n’avait alors que 2 ans. Et, si je me replonge 6 ans en arrière, voici le monologue que j’aurais pu tenir à Victoire.
Ça y est, la petite famille s’agrandit. Alors qu’hier, nous étions 3, nous voilà aujourd'hui à 4. Alors que tu n’as que 2 ans, que tu n’as toujours connu Maman et Papa que pour toi, te voilà déjà avec le statut d’aînée de la famille. 2 ans, aînée, et déjà quelques attentes qui vont avec ce nouveau statut.
Ta petite sœur est arrivée, mais elle est toute petite… Où est-elle cette petite sœur avec qui tu allais pouvoir jouer comme nous avions pu te laisser croire. La réalité est loin de ce que tu avais pu imaginer.
Ta petite sœur a besoin de beaucoup d’attention, elle pleurniche parfois, tu dois éviter de faire trop de bruit lors de ses siestes pour ne pas la réveiller, elle ne joue absolument pas avec toi et en plus de tout ça, papa et moi sommes moins « cool » qu’avant.
Tout tourne autour de ta petite sœur : Tes parents sont là pour la bercer, la contempler, les grands-parents débarquent pour l’admirer, mais toi, dans tout ça ? Comment te sens-tu ? Tout le monde te félicite car tu es devenue une grande sœur, mais toi, tu le sais, tu aurais préféré rester juste avec tes parents.
Tu nous réclames plus qu’avant et nous ne parvenons pas à répondre à tes besoins aussi facilement que lorsqu’il n’y avait que toi. Nous sommes plus fatigués, j’allaite ta petite sœur toute la nuit et ton papa fait ce qu’il peut pour que tout le monde soit bien.
Et, en plus, les attentes envers toi ont évolué : nous te demandons d’attendre, d’essayer de faire quelques tâches par toi-même, tu joues à l’expert pour retrouver la tétine de ta petite sœur. Nous n’avons plus 4 bras que pour toi. Tu te retrouves à devoir partager avec ce petit être qui vient tout juste de rejoindre ta famille.
Tu n’as pourtant rien demandé à personne… « Qu’est-ce qu’on était bien à 3, qu’ont-ils fait ? Penses-tu tout bas »…
Mais, au final, le temps passe, les choses évoluent et toute la petite famille s’adapte, se réinvente. 6 mois plus tard, nouvel extrait du monologue que j’aurai pu tenir à Victoire, entre fierté et culpabilité.
Les mois ont passé et on t’a vu grandir avec papa. Je n’ai sûrement pas été la meilleure des mamans. Je me suis focalisée sur ta petite sœur qui demandait beaucoup d’attention. J’essayais que personne ne manque de rien et ce rythme effréné m’a sans doute fait passer à côté de moments précieux en ta compagnie.
Alors, je tenais à te dire que j’étais désolée. Désolée de ne pas t’avoir assez préparée quant à la venue de ta petite sœur. Entre imaginer l’avoir et l’avoir pour de vrai… il y’a un monde de différence.
Je tiens plus que tout aux beaux moments de qualité que nous avions toutes les deux, juste toi et moi. Maintenant que ta petite sœur est un peu plus grande, je suis un peu plus disponible et peux, à nouveau, te consacrer plus de temps, partager des activités rien qu’avec toi, juste à nous deux, comme avant. Je te promets que ces moments-là sont sacrés pour moi et que j’aimerais qu’on puisse en vivre encore et encore.
Quand tu es née, mon cœur, nous étions les plus heureux du monde et nous avons fait notre maximum afin que tout soit le plus doux pour toi. Tu t’es sûrement sentie mise de côté suite à la venue de ta petite sœur. Mais sache que pour nous, tu resteras à jamais notre première, notre premier bébé qu’on aime plus que tout. Alors, si, à un moment, tu t’es sentie moins aimée ; détrompe-toi, on t’aime plus que tout au monde.
Sache que nous avons fait ce que nous avons pu avec ton papa et que nous sommes très fiers de toi, notre petite aînée 🥰